Entre titres, critiques et chants ironiques : David Pollet, le paradoxe du buteur mal-aimé
L'attaquant français a fait trois passages à Charleroi, pas avec la même réussite.
- Publié le 12-08-2019 à 17h04
L'attaquant français a fait trois passages à Charleroi, avec une réussite différente.
L’histoire d’amour entre le Sporting Charleroi et David Pollet s’est arrêtée ce lundi 12 août, le jour de ses 31 ans. Le joueur, qui ne faisait pas partie des plans de Karim Belhocine depuis la reprise, a décidé de quitter le Pays Noir et de se lancer un nouveau défi avec le Gazélec Ajaccio, un club de National (Division 3 française).
Au total, le Français aura passé plus de quatre saisons à Charleroi, un club avec lequel il a connu des hauts et des bas. Retour sur une carrière durant laquelle il aura décroché deux titres de champion de Belgique et aura essuyé de nombreuses critiques…
"Charleroi, un club pour moi"
Après avoir débuté sa carrière dans le Nord de la France, et plus particulièrement du côté de Lens, l'attaquant arrive au Sporting en janvier 2013 avec comme objectif de s’adapter au plus vite dans le championnat belge afin de cartonner dès la saison 2013-2014. David Pollet, acte un.
“Je suis un tueur devant le but”, expliquait le Français lors de sa présentation officielle. “Charleroi est vraiment un club pour moi. Je sens que le championnat de Belgique peut me permettre d’éclore en tant qu’attaquant.” Ce qu’il ne tardera pas à faire, lui qui inscrira cinq buts lors de ces huit premières rencontres avec le maillot zébré. Comme prévu, c’est la saison suivante que David Pollet explose vraiment au Pays Noir : avec 11 buts lors de la première partie de championnat, le centre-avant fait l’étalage de toutes ses qualités et attire le regard de grosses cylindrées comme Anderlecht.
Les Mauves jettent alors leur dévolu durant le mercato hivernal sur “Super Popo” qui entre dans une nouvelle dimension. “J’avais envie de franchir un palier et Anderlecht m’en offre la possibilité”, avançait David Pollet lors de ce mois de janvier 2014. “Je n’ai pas encore remporté de trophée dans ma carrière et j’espère que ce sera le cas en fin de saison.” Et le Français ne croyait pas si bien dire, Anderlecht arrivant à décrocher le titre de champion de Belgique devant le Standard de Liège cette année-là.
Même s’il réussit des débuts de rêve avec le maillot du Sporting bruxellois (un assist et un but permettant à Anderlecht d'accrocher un point contre Courtrai, le tout en moins de 30 minutes lors de sa première rencontre), Pollet ne laisse pas un souvenir mémorable aux supporters anderlechtois qu'il quittera en fin de saison.
D'un champion de Belgique à un autre
Acheté deux millions d’euros à Charleroi par Anderlecht, le grand attaquant file à la Gantoise pour 500 000 euros de moins. Un club avec lequel il va de nouveau être champion de Belgique en fin de saison mais sans toutefois briller, inscrivant seulement deux buts en 22 rencontres.
C’est le moment choisi par les Carolos pour rapatrier l’enfant au pays. David Pollet à Charleroi, acte deux. Si son armoire à trophée s’est agrandie, son temps de jeu ne lui a pas permis de se sentir pleinement heureux à Bruxelles et à Gand. Chez les Zèbres, il veut retrouver ses sensations de buteur. Si son second idylle au Sporting débute sur les chapeaux de roue (deux buts et un assist contre Jérusalem en préliminaires de l’Europa League), la suite se complique.
Du temps de jeu, il en reçoit de la part de Felice Mazzù mais sans pour autant réussir à retrouver l'efficacité qui le caractérisait lors de son premier passage au Pays Noir. En trois saisons au Sporting, ce sont seulement 15 buts qui seront inscrits par le joueur de 31 ans avec le maillot noir et blanc. Victime de l'éclosion de Kaveh Rezaei en 2017-2018, il passe même troisième dans la hiérarchie des attaquants derrière l'Iranien et Chris Bedia cette saison-là. Son but en playoffs 1 face à la Gantoise le 22 avril 2018 le sort du fond du trou ("Je reviens de loin mais je n'ai jamais rien lâché", expliquait-il ce jour-là) mais restera comme le dernier inscrit par le Belgo-Français avec la vareuse zébrée.
La saison dernière, le Français veut se relancer à Eupen sous les ordres de Claude Makelele. Mais ce prêt ressemble plus à un gros flop qu'autre chose : zéro but, un seul assist et une saison terminée la plupart du temps en tribunes plutôt que sur le terrain des Pandas. "La communication s’est complètement coupée avec le coach", nous expliquait Pollet en juillet. "En tant que joueur prêté, cela joue aussi car tu n’es pas considéré de la même façon."
"Besoin de me sentir aimé"
C'est donc le moral dans les chaussettes que le joueur est revenu au Sporting cet été. David Pollet, acte trois. Malgré le départ de Victor Osimhen vers Lille, le centre-avant n'est que le quatrième choix de Belhocine derrière Niane, Bedia et Perbet. L'avenir est bouché pour lui et un départ semble inéluctable. "Pour me sentir épanoui dans un club, j'ai besoin de confiance", avançait Pollet il y a quelques semaines. "J'ai besoin de me sentir aimé pour être performant."
Cette confiance, c'est donc finalement du côté d'Ajaccio que le grand blond est allé la chercher. Loin de la Belgique et des critiques sur son inefficacité. Loin des "Pollet va marquer" ironiques chantés par les fans zébrés. Loin de ce club de Charleroi qui l'a fait grandir et qui a essayé de le relancer quand le ballon ne tournait plus rond.
Loin de tout cela, avec pour objectif de redorer son blason et peut-être relancer une carrière qui avait pourtant si bien commencé...